Allez, comme promis il y a deux jours, je me colle à la rédaction d'un petit billet sur le nouvel album de Zidrou et Lafebre "Lydie", publié chez Dargaud.
Je le dis d'entrée de jeu : j'ai vraiment beaucoup aimé cet album, et je remercie Patricia de me l'avoir conseillé !
Lydie c'est l'histoire d'une petite fille, morte à la naissance. Une histoire racontée par une statue de la vierge à l'enfant (sans l'enfant), dans la rue du "bébé à moustaches".
C'est avant tout l'histoire de sa maman, Camille, un peu simplette, mais dans l'attente passionnée de son enfant. Et ce n'est pas l'histoire de son papa, parce que de père, elle n'en a pas, "inconnu", soi-disant...
C'est l'histoire d'un refus et d'un salut. Camille n'accepte pas la mort de sa petite Lydie ; après quelques semaines de mutisme, elle se rue hors de chez elle et annonce aux voisins que la petite Lydie est revenue d'entre les morts, que Dieu - qui ne saurait être si cruel - lui a renvoyé son enfant. D'abord railleurs et rabats-joie, les habitants de la rue du bébé à moustaches vont peu à peu entrer dans le délire de Camille, et donner vie à cet enfant invisible.
Camille n'est pas seule au monde, il y a "Papa tchoutchou" avec elle, son père qui l'a élévée seul puisque sa femme est morte en couche ; il y a le médecin, qui a accouché cet enfant mort et qui accepte ce jeu à la demande du père. Un bon médecin, généreux et dévoué, comme on en voudrait au bout de sa rue. Et puis il y a les voisines, qui s'extasient sur la beauté de la petite ; les garnements, qui aiment bien quand Camille allaite la petite ; la vieille acariâtre qui finit par se laisser attendrir ; bref tout un monde d'humanité qui aide Camille à devenir une maman attentive à sa petite, qui grandit, qui va à l'école, qui étudie, ...
J'ai aimé cette histoire, pour ce qu'elle dégage d'humanité, pour cette ruse que Camille trouve pour noyer son chagrin, pour pouvoir vivre, tout simplement. Est-elle dupe ? Croit-elle vraiment à cette fable qu'elle s'invente ? Est-elle plus folle que ce que l'on croit ? Et quand bien même... comme le dit si bien le bon médecin : "s'il fallait enfermer les gens heureux..."
