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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 14:00

vin-de-la-colere-divine-copie-1.jpg"Assis sur le tabouret d'un bar de Pat Pong Road, à Bangkok, je réfléchis. En tout cas, je pense que je réfléchis. Et quoi qu'il en soit, je songe à réfléchir. Je resterai ici jusqu'à ce que je commence à réfléchir, parce que j'ai vraiment besoin de démêler tout ça. Je ne bougerai pas d'ici avant que ça vienne, ou qu'ils viennent me chercher. Car quelqu'un finira bien par venir me chercher. Les communistes, les capitalistes, la police militaire...à moins que ce ne soit la fille à l'autre bout du comptoir qui n'arrête pas de me regarder................Je crois que tout s'en est allé en eau de boudin quand j'ai vu ses testicules, mais les problèmes datent de bien avant. Les testicules ont simplement clarifié la situation, ou alors mis au jour le fait qu'il y avait beaucoup de problèmes avant. Rien n'est clair, sinon le fait que rien ne soit clair."

Le vin de la colère divine est un livre très fort sur l'horreur et l'absurdité des guerres.

Un jeune homme, à peine 20 ans, s'engage volontairement dans l'armée et part au Vietnam avec toute sa naïveté "pour sauver le monde du communisme".

Elevé dans un système éducatif catholique et dans le respect des valeurs morales (sa mère est une catholique française, son père un catholique "à la virgule près" qui a réponse à tout), on lui a inculqué toute sa vie que le seul mal dans ce monde était le communisme athée et que préserver le monde chrétien allait de soi.

Comment survivre dans une jungle d'apocalypse, pris dans le feu du napalm et le souffle des bombes ? Comment accepter qu'on ne peut pas faire de guerre "sans casser des oeufs" ? que les civils sont autant de victimes que les soldats ? Quel est le véritable visage de l'ennemi ? Que signifie "héroïsme" quand il n'y a plus qu'une issue possible : déserter ?

Pas un mot de trop dans ce livre de 153 pages, écrit par cet écrivain et scénariste australien mort en 1987. Un style direct, sans concession.

Après ma lecture, il me reste encore en tête deux images : celle d'une jungle écrasée par la chaleur, pleine de libellules qui voltigent autour d'une colonne de soldats, des libellules de toutes les couleurs possibles et imaginables et celle d'une jungle asphyxiée par la cendre et la fumée où pas une libellule ne voltige et cette question futile et lancinante qui traverse l'esprit du jeune soldat : " des filets de sang d'insecte coulent-ils du nez des libellules tuées par un bombe , les libellules ont-elles un nez ?" .

 

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